Et si nous apprenions à tirer tout le profit émotionnel et cognitif possible de nos expériences passées pour cesser d’envisager le futur avec anxiété?

Que tous ceux et celles, petits et grands, qui n’ont jamais eu à la fin des vacances les symptômes physiologiques suivants:

  • la boule au ventre
  • la gorge serrée
  • des insomnies

et j’en passe, quittent cet article. Pour tous les autres, restez un peu encore pour évoquer ensemble ce malaise qui vous envahit à l’idée de retourner travailler ou qui agite votre enfant avant son retour sur les bancs de l’école.

Victimes d’un futur hypothétique

fear illusion Lao Tzu

Comme j’aime à le dire en séance ou en atelier, en psychopédagogie ou en psychologie positive, notre cerveau est un faignant! Pas vous ni votre enfant (enfin temps que nous sommes insconscients de notre mode pilotage automatique), non, cet organe qui représente 2% de notre masse corporelle et 20% de notre dépense énergétique. Celui qui prend soin de nous et qui donc adore les routines et les habitudes pour nous éviter d’augmenter notre facture énergétique et qui prend de fait, en toutes circonstances similaires, le même chemin. Chemin qui peut devenir une autoroute de la pensée. Par exemple: à quand remonte la dernière fois où vous avez décortiqué, en conscience et en séquentiel, tous les gestes nécessaires pour aller ouvrir le frigo?

Notre cerveau, ce magnifique organe qui apprend bien plus vite avec nos émotions qu’avec nos raisonnements. Qui se souvient de ce jour de rentrée en maternelle où vous avez pleuré le départ de votre mère, de ce jour de retour au boulôt où tout allait de mal en pis, des dîners de famille/copains de vos parents qui maudissaient déjà la reprise des routines auto-métro-boulot-dodo, de votre collègue de bureau qui marmonne devant son ordi ou qui passe son temps à râler sur tout.

Et qui se souvient aussi de ces moments de vacances sans réveil le matin, sans mails ou réclamations clients à gérer, sans prof pour vous appeler au tableau, avec pour seule préoccupation « avec les tomates, mozza ou feta? », tongs ou pieds nus, piscine ou plage, … Bref, je pourrai décliner ces petits et grands moments vacanciers de no stress à l’infini et vous entraîner dans une valse nostalgique qui n’aidera pas la reprise, ça c’est sûr!

« [Notre cerveau représente] 2% de notre masse corporelle et 20% de notre dépense énergétique. Celui qui prend soin de nous et qui donc adore les routines et les habitudes pour nous éviter d’augmenter notre facture énergétique « 

Vous l’aurez compris, c’est dans notre passé que se loge notre perception de l’avenir. Dans ces grandes et petites émotions ancrées qui constellent notre histoire et qui colorent notre futur. Dans l’ensemble, nous finissons tous les périodes pré-estivales, enfants compris, fatigués et pressés par anticipation de savourer les vacances – moments ô combien positivement connotés!. Et la fatigue, le stress, l’énervement accumulés dans le contexte professionnel reviennent comme les symptômes inéluctables du retour au travail. « Quelle bombe dans mes mails? » « Pas la même prof de … que l’année dernière! », « Le projet Stargate est-il bien avancé? », « J’en ai marre de la route bouchée tous les matins »…

Et si tout cela n’était qu’une question de point de vue? Si vous rééduquiez votre cerveau pour envisager tout ce qu’il y a de bien dans ce sempiternel retour dans votre futur?

Les émotions positives à la rescousse!

En psychologie positive, mon travail consiste, entre autres, à accompagner la redécouverte des réussites passées, des ressources intérieures sollicitées, des émotions positives vécues pour les valoriser et engager un présent à plein potentiel et un futur plus optimiste. C’est possible bien sûr! Mais cela nécessite des efforts en coupant les routines évidentes de notre cerveau (« je ne vais pas y arriver », « je suis nulle en français », « mon chef va encore m’inonder de mails inutiles »). Des efforts pour éduquer notre vision de nous-mêmes et nos perceptions de notre vécu (« ok, mon collègue de bureau râle tout le temps mais qu’est-ce qu’il est drôle! », « mon chef m’envoie beaucoup de mails mais j’ai cartonné la présentation de juin dernier », « la route est bouchée mais grâce à ça j’ai le temps d’appeler mes amis, d’écouter cette super émission de radio », « je vais retrouver les copains », « j’adore la physique/chimie »)…

Valoriser nos perceptions positives, c’est malheureusement rarement spontané et naturel. Et pourtant, c’est le meilleur levier pour gagner en confiance et soi et en vision optimiste de l’avenir. C’est un travail de tous les jours qui va défricher de nouvelles zones de connexions cérébrales et, petit à petit, modifier sur le long terme les automatismes de votre système de récompense personnelle, de votre vision de l’avenir et de votre appréciation du présent.

Alors hop!, s’il y a bien une bonne résolution à prendre en cette période de rentrée, c’est de se prendre en main pour aller bien et d’embarquer aussi nos enfants et nos collègues dans cette dynamique vertueuse. Parce que bon, soyons clairs, effectivement beaucoup de choses ne sont pas faciles au quotidien, mais nous n’avons qu’une vie et elle vaut franchement la peine d’être vécue.

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